RICK BERTHOD : Peripheral Visions (2020)

L’ami Rick a très tôt écumé les bars enfumés du Colorado pour y faire chanter sa guitare. Au détour de la route, il a croisé le grand Albert Collins avec qui il s’est lié d’amitié. Par la suite, Rick déménagera à Los Angeles où il bénéficiera de l’aide de son pote Albert. Il se fera ainsi une certaine renommée sur la scène blues californienne (l’immense BB King apposera même son autographe sur la guitare de Rick). Notre guitariste n’est donc pas un débutant et il a partagé la scène avec des noms qui parlent d’eux-mêmes : BB King, Gregg Allman, John Mayall, Les Dudek, Robben Ford, Coco Montoya, Eric Sardinas, Delbert McClinton et même JJ Cale. Rien que du beau monde ! Et on sait pourquoi en écoutant son dernier album qui démarre avec « Seeing sideways », un instrumental rythmé et mélodique qui mélange agréablement soul, Motown et feeling californien à la Larry Carlton. On apprécie également « Love hungry » (un swing-rock qui balance), « One more chance » (un titre funky en mode mineur), « Memories » (un blues lent avec un solo de piano digne de Johnnie Johnson, le légendaire pianiste de Chuck Berry) et « Much love » (un boogie avec un piano efficace et une guitare mordante). On se prend une bonne claque avec « Treat her right », un rock’n’roll qui se fait presque sudiste et qui balance un solo de six-cordes exaltant. Pour finir, on est touché au cœur par la ballade bluesy « Fly on » et son superbe solo de guitare. Rick Berthod se révèle comme un guitariste tout en subtilité. Malgré une maîtrise évidente de l’instrument, il ne largue pas des tonnes de notes mais gratte des phrasés bien sentis qui débordent d’émotion. Ses solos vont droit à l’essentiel et ne sont jamais lassants. Rick est un superbe musicien comme le prouve cet excellent « Peripheral visions » qui entraîne l’auditeur au plus profond du blues.

Olivier Aubry